Exposition
Une expo, une œuvre : les objets de l'exposition "Paris Olympiques. 1900-1924-2024 "
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Une exception féminine ! Surnommée « Chattie », Charlotte Cooper gagne la première médaille d’or féminine de l’histoire de l’olympisme à Paris en 1900, avec Reginald Doherty en double mixte, et la première victoire individuelle féminine en battant la Française Hélène Prévost en finale du simple dames, le 11 juillet 1900 sur l’Île de Puteaux.
Elle fait partie des rares femmes compétitrices en 1900 (22 femmes sur 997 participants).
Cette tenue correspond aux normes de l’époque et du comité international olympique : des manches longues, une jupe longue avec ceinture et cravate. Les cheveux devaient également être attachés en chignon.
- Photographie Yvan Bourhis

Afficher les jeux. L’affiche olympique naît officiellement lors des Jeux de Stockholm de 1912. Support indispensable pour annoncer et promouvoir un spectacle, l’affiche olympique est riche en signification. Cette affiche fut réalisée par Jean Droit (1884-1961), peintre et illustrateur, pionnier du scoutisme européen. 20 000 affiches ont été imprimées à 10 000 exemplaires chacune, dont plus de la moitié destinée à l’étranger. Sur l’affiche de Jean Droit, on peut être troublé par le geste des athlètes. Le bras droit élevé et tendu correspond au salut olympique ou salut de Joinville, propre aux athlètes du groupe sportif de l’armée française installé au bataillon de Joinville (situé au Bois de Vincennes). À ne pas confondre avec les saluts à caractère fasciste (italien et nazi). Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, pour éviter toute ambiguïté, le Comité International Olympique décide d’interdire le salut. Au bas des athlètes se trouvent d’autres éléments significatifs : les feuilles de palmier, symbole de la victoire, le blason de la ville de Paris. À l’arrière-plan, flotte le drapeau français.

Les Phryges sont les mascottes officielles des jeux olympiques et paralympiques de 2024. Elles ont été conçues par l’agence W et Gilles Deleris. Elles sont inspirées du bonnet phrygien et sont non genrées. Elles se déclinent en une infinité de produits dérivés : peluches, figurines, déguisements, dessins et dessins animés, médailles, timbres, cartes à jouer, etc.
- Olivier Aubry

Ici, une escrimeuse brandit les trois armes majeures : fleuret, épée et sabre. L’œuvre est réalisée par Jean de Paleologu dit Pal (1860-1942), illustrateur de presse et affichiste publicitaire.
Cette représentation est faussée, car aucune femme ne participe aux compétitions d’escrime avant les JO de Paris 1924. Et les premières compétitions de sabre féminins aux JO auront lieu en… 2004 - Jeux Olympiques 1900 - Jean PAL - MNS 69.12.3

Jacoby décroche l’or à deux reprises, aux Jeux Olympiques de Paris 1924 pour une peinture intitulée Étude de sport, et en 1928, à Amsterdam, pour son dessin Rugby. Le personnage représenté est Pierre Lewden (1901-1989), un des meilleurs sauteurs en hauteur français des années 1920 (médaille d’argent aux J.O. de Paris, 1924). Personnage marquant de sa discipline puisqu’il donne son nom au style du « ciseau à retournement intérieur ».
- Jean Jacoby- Années 1920 -MNS 1991.8.62

Les chercheurs partent sur le terrain avec athlètes et entraîneurs, en accord avec les fédérations. Ils collectent les données, les analysent et listent les principales attentes des sportifs. Ils traduisent ces attentes en équations et en tirent des conclusions qui permettent aux athlètes de s’améliorer, de gagner une once de performance qui peut s’avérer décisive. Les scientifiques se penchent aussi sur le matériel pour le rendre le plus performant possible.
Ainsi, la thèse de Tom Maddalena, sur les sports de tir, porte sur la physique liée au tir à l’arc, au pentathlon moderne et au tir à la carabine. Il travaille en autres sur l’empennage des flèches. Ici, un arc moderne pour le tir à 70 mètres reconstitué par Amazone Archerie de Meaux
- Yvan Bourhis


Elle adopte le tennis parce qu’il condense plaisir sportif, apparat vestimentaire et pratiques de mondanité. Le vêtement de tennis devient un laboratoire d’excellence et de la révolution des matières dans les ateliers de haute couture. Dans le Paris des années 1920-30, Jean Patou invente le vêtement de sport.
Suzanne Lenglen devient son modèle. Le style sportif fait une fracassante entrée dans le vestiaire de la mode. Le champion
René Lacoste crée la Chemise Lacoste en 1933. Le corps des femmes est plus « visible » que les décennies précédentes. Cette tenue est signée de l’entreprise anglaise Tunmer. Elle s’impose au début du XXe siècle comme l’un des principaux fournisseurs de vêtement de tennis de la capitale parisienne.
- Robe de tennis Tunmer Années 1920 - MNS 2021.1.2. Photo Yvan Bourhis

Champion en bronze. Bernard Talvard, né en 1947 à Melun, est un escrimeur français pratiquant le fleuret. Il a été trois fois médaillé de bronze lors des Jeux olympiques de 1972 et de 1976.
Après sa carrière de tireur, Bernard Talvard est devenu maître d'armes et exerce dans une salle qui porte son nom au club des Aigles de Meaux, témoignant de la manière dont les champions du club de Melun Val de Seine ont essaimé leur talent dans toute la Seine-et-Marne et bien sûr au-delà. En 1985, il a succédé à son camarade de club de l’équipe de France Jacky Courtillat au poste d’entraineur de l'Équipe de France de fleuret masculin.
- Olivier Aubry

So British ! Pays de naissance du tennis moderne, l’Angleterre est également le lieu où la fabrication des accessoires de jeu se développe. En France les clubs huppés épris de la mode des sports anglais adoptent le tennis comme marqueur de distinction sociale. Le tennis est l’une des disciplines phares du Stade Français fondé en 1883.
Le premier championnat débute en 1891 et voit le triomphe du Britannique Briggs, membre du Stade Français.
La raquette est un don de Maurice Mathieu, dirigeant historique du Stade Français. Il fut trésorier (1896-1898), puis un secrétaire général influent (1898-1928). Cette raquette, de la marque britannique Williams & Co, date des années 1890.
- Années 1890, Williams & Cie - MNS 79.42.1. Photo Yvan Bourhis

Entendu ! La première émission de radio en France a lieu le 24 décembre 1921. Ils ne sont alors que quelques-uns à l’écouter.
Mais avec la création de nombreuses stations (25 en 1929), ce média se développe fortement, notamment grâce aux reportages sportifs. La production de masse contribue à la popularité de la radio. Cet appareil fut commercialisé par Lucien Lévy, ingénieur et industriel de génie, et créateur en 1924 de l’une des premières stations privées de radiodiffusion : Radio LL. En 1939, avec 19 millions d’auditeurs (60 % des foyers), la radio est devenue un média de masse. Et plus encore avec l’arrivée du transistor (et de l’autoradio dans la foulée) dans les années 1950. Le nombre de postes explose, passant de 40 000 en 1922 à un million, dix ans plus tard.
- 1935 - MNS 1999.3.1. Photo Yvan Bourhis

Le tome 1 du manga Enzo s’inspire de l’histoire de l’escrimeur Enzo Lefort, champion olympique d’escrime qui incarne force,
persévérance, diversité, French Touch, élégance…
Il retrace la vie du fleurettiste, son enfance en Guadeloupe, sa découverte de l’escrime, son arrivée en métropole à l’adolescence
et son ascension sportive.
- Dessins originaux à l’encre de Chine de Madana (2021) pour Enzo Scénario Enzo Lefort et Tony Lourenço, Éditions Blacklephant - 2022.

La figure olympique. Issu d’une lignée aristocratique, Pierre Frédy de Coubertin est le quatrième et dernier enfant du baron Charles Frédy de Coubertin et de Marie‑Marcelle Gigault de Crisenoy. Rêvant d’une carrière militaire (contrariée par un échec aux épreuves d’admission à Saint-Cyr) puis d’un destin d’homme d’État, c’est finalement sur le terrain de l’éducation par le sport qu’il s’illustre. En dépit de comportements inacceptables aujourd’hui (misogynie, racisme, élitisme), Pierre de Coubertin (1863-1937) reste célébré sous de multiples formes artistiques.
Médailles, plaques, sculptures, tableaux, statues témoignent de l’importance accordée au fondateur de l’olympisme moderne.
La prestigieuse Monnaie de Paris (la plus ancienne institution de France et l’une des plus vieilles entreprises du monde) a voulu rendre hommage à celui qu’on qualifie aisément de « grande figure du sport ».
- Portrait de Pierre de Coubertin vers1890-1900, Madeleine Pierre Querolle, Monnaie de Paris - MNS 1991.66.151

Tarzan. L’Américain Johnny Weissmuller (1904-1984) reste l’une des figures de la natation et du cinéma. 5 fois champion olympique : sur 100 m, 400 m, dans le relais 4 x 100 m aux Jeux de Paris 1924, et sur 100 m et dans le relais à ceux d’Amsterdam, en 1928. 52 fois champion des États-Unis, il bat, tant en nage individuelle qu’en relais, 67 records du monde.
Et pourtant, Weissmuller avait peur de l’eau lorsqu’il était enfant !
Cela ne l’empêche pas d’entrer dans la légende du sport le 9 juillet 1922, dans le bassin de 100 yards d’Alameda, où il devient le premier homme à descendre sous la minute au 100 m : 58 ’’ 6. En 1930, il abandonne la natation pour se consacrer au cinéma et pénétrer dans le cercle des stars d’Hollywood.
Il incarne le personnage de « Tarzan, l’homme singe » dans douze films et devient l’acteur le plus souvent identifié à son personnage. « Tarzan et la femme léopard » est un film réalisé par Kurt Neuman en 1946, inspiré du roman d’Edgar Rice Burroughs.
- Affiche du film Tarzan et la femme léopard de Roger Soubie,1946 - MNS 80.7.3

Ces sports sont créatifs en plus d’être athlétiques. Ils sont des moyens d’expressions et de styles de vie. Ils se pratiquent hors des stades traditionnels, en ville comme dans la nature, et se partagent sur les réseaux sociaux.
Le surf a pour théâtre la vague mythique de Teahupo’o, à Tahiti, le breaking un parc urbain dans Paris.
Culture, art et sport sont ainsi à nouveau rassemblés en une même pratique.
Ici, la marque de planche et les chaussures préférées de Charlotte Hym, championne de France de skateboard, pour sa pratique.
- Photographie Yvan Bourhis


Ce n’est pas du cinéma ! Les exploits d’athlètes aux Jeux ont fait l’objet de films devenus « cultes ». Il y a Le chevalier du stade (1951) de Michael Curtiz qui relate l’histoire de l’Amérindien Jim Thorpe, héros des Jeux de 1912, et surtout Les chariots de feu (1981) de Hugh Hudson. Le film évoque, avec beaucoup d’émotion, le parcours triomphant aux Jeux de Paris 1924 des coureurs britanniques Harold Abrahams (1899‑1978), vainqueur du 100 m et Eric Liddell (1902-1945), médaillé d’or au 400 m. L’histoire de ces deux athlètes croise celle de l’antisémitisme ambiant dans les universités anglaises, avec le destin d’Harold Abrahams et d’une conviction religieuse très marquée du côté de l’Écossais Eric Liddell. Ce dernier refuse notamment de disputer les qualifications du 100 m, une de ses spécialités, car elles se déroulent un dimanche.
La bande originale réalisée par Vangelis, un pionnier de la musique électronique, contribue au succès populaire du film, qui remporte quatre Oscars en 1981 : meilleur film, meilleur scénario, meilleure musique, meilleurs costumes.
- Affiche du film "Les Chariots de Feu", 1981 - MS 1082

Grimper vite ! Aux Jeux Olympiques, pour le combiné, chaque athlète grimpe dans les trois disciplines : vitesse, bloc et difficulté. Chaque détail pouvant faire la différence, le matériel choisi revêt donc une importance capitale. Pour mettre toutes les chances de leur côté, en plus de la préparation olympique, les athlètes pensent au choix du matériel, ici les chaussons d’escalade ! Car chaque discipline nécessite des chaussons spécifiques.
Pour l’épreuve de vitesse, les chaussons doivent être très souples et sensitifs, type ballerine. Ici le Cobra 4.99 de La Sportiva. C’est le premier chausson à avoir été spécifiquement conçu pour les compétitions de vitesse. Chaque élément de la semelle et de la tige a été pensé pour apporter un maximum de légèreté au service des sprinteurs. La gomme Vibram xs grip 2 apporte beaucoup de sensations quand les pieds se posent à l’aveugle sur les prises, une technique qui fait gagner beaucoup de temps aux grimpeurs.
- Photographie Yvan Bourhis

L’œuvre est réalisée par Frédéric de Vernon (1858-1912), médailleur de grande réputation (Grand Prix de Rome, médaille d’or de l’Exposition Universelle 1900).
- Plaquette de participant J.O. 1900, Frédéric de Vernon - MNS 1990.16.16


En 2023, il est nommé ambassadeur Louis Vuitton pour les J.O. 2024. Créatif, il pratique la photographie argentique, expose ses photos, écrit des mangas, anime son podcast Le Rebond (sur l’échec dans le monde du sport) et s’intéresse de près à la mode. Il est aussi kinésithérapeute.
Ce masque porte le tampon des JO de Tokyo 2020 (qui ont eu lieu en 2021 en raison du Covid) et la marque de nombreux coups de fleurets portés par les adversaires d’Enzo Lefort.
- Masque de fleuret d'Enzo Lefort, porté aux JO de Tokyo 2020, Prêt Enzo Lefort




Photographie Etienne Neurdein (1832-1918) et Antonin Neurdein (1846-1914)
C’est pas des jeux ! L’exposition de 1900 englobe, le champ de Mars et le Trocadéro, d’un côté, l’Esplanade des Invalides et le Grand et le Petit Palais, de l’autre, ainsi que les quais de la Seine entre ces deux secteurs. C’est dans le contexte de ce grand événement international que vont avoir lieu les épreuves sportives organisées par Pierre de Coubertin et qui seront homologuées rétrospectivement comme les JO de 1900.
- Photographie Etienne et Antonin Neurdein - collection BNF

Paavo Nurmi (1897-1973) est un athlète finlandais. Il règne sur l’athlétisme mondial durant près de 14 ans et établit 22 records du monde, du 1500 m au 20 000 m. Il remporte 12 médailles lors des Jeux olympiques, dont 9 titres, devenant ainsi l’athlète le plus médaillé de ce sport. Il sera par la suite rejoint par Carl Lewis. Surnommé le « Finlandais volant », Nurmi est considéré comme l’un des précurseurs de nouvelles méthodes d’entraînement rigoureuses et intensives.
L’athlétisme est une discipline qui a beaucoup inspiré les artistes. L’expression de la beauté d’un corps en mouvement est certainement l’une des raisons de son attrait. La sculpture a remarquablement capté le geste de victoire des coureurs, surtout quand il s’agit d’athlètes mythiques comme Paavo Nurmi. Surnommé « l’homme au chronomètre », car il contrôle souvent son « chrono » en course, à l’aide de sa montre, il est l’un des plus grands coureurs de fond de tous les temps. Aux Jeux de Paris 1924, il compte parmi les héros de la compétition en remportant cinq médailles d’or : sur 1500 m, 5000 m, 10 000 m cross-country individuel, 10 000 m cross‑country par équipe, 3000 m par équipe.
- Sculpture Paavo Nurmi. Années 1930 - MNS 2016.16.2 - Photographie Yvan Bourhis

- Justaucorps de Clavel Kayitaré 2006 - MNS 2017.24.2

Ses caractéristiques techniques permettent une navigation performante : répartition du volume avant optimisé pour faciliter les déposes, franchissement de rouleaux, réception de saut ou de rampe, arrière taillé pour des rotations rapides et stables, pointe arrière tendue pour gagner en vitesse et glisse. La faible hauteur de pont et l’hiloire encastrée facilitent les mouvements du kayakiste et le passage des portes de kayak cross.
C’était la première fois que le kayak cross figurait aux épreuves des JO et les épreuves ont eu lieu à la base nautique olympique de Vaires-sur-Marne.
- Kayak cross d’eau vive - Paname 2023 Collection MDSM, 2023. Photo Yvan Bourhis