Pierre Mac Orlan
Lettre de Jean Cocteau à Mac Orlan
« Saint-Moritz, 19 fév. 1955,
Mon cher Mac Orlan, Cette "petite phrase immense" car elle ouvre sur le cœur, est venue me rejoindre dans un sleeping comme je partais - à la minute même où le train partait pour St-Moritz. Je n'étais pas rentré au Palais Royal - on m'avait mis votre livre en hâte dans la valise - et tout me saute dans l'âme avec la grâce d'un mouchoir qu'on agite et qui, au lieu de disparaître, nous accompagnerait en voyage. C'était, dirai-je, l'envers d'une gifle - une caresse aussi surprenante, aussi rapide, aussi rude qu'une gifle. Un désir de sauter du train, de vous voir immédiatement, de vous rendre cette gifle d'amour.
Cher Mac, je vous embrasse. A bientôt.
Jean »