Un musée de société
De l'osier à la vannerie
A la fin du 19ème siècle, on comptait 80 vanniers à Bellot, et près de 200 dans les vallées des deux Morins, dont une quinzaine de grands ateliers.
Un syndicat des vanniers fut créé à Bellot au début du 20ème siècle. Il permettait aux artisans membres de grouper les commandes de marchandises pour l’acheminement ferroviaire, et les achats utiles à la fabrication des vanneries, comme les cerceaux de châtaigniers appelés « gaulettes », utilisés pour les rives de fond ou des angles de paniers, qui provenaient de Sarlat en Haute-Vienne, ou comme les liteaux de frêne qui étaient cloués sous les paniers pour les renforcer.
Le syndicat fixait aussi le mode de rémunération des ouvriers vanniers, des saisonniers qui travaillaient pour la coupe des osiers ainsi que les prix de vente des articles en vannerie. Il fut dissout en 1921 et remplacé en 1940 par le « Syndicat des vanniers des Petit et Grand Morins » qui parvint à uniformiser les tarifs de vannerie et à structurer la profession.
La guerre de 1914-1918 marqua le déclin de l’activité vannière dans les deux vallées. On recensait cependant encore 812 vanniers en 1925. Après la Grande Guerre, le développement de l’automobile au coffre intégré entraîne la disparition de la spécialité locale, la malle de voyage des Morins, trop volumineuse pour être transportée dans les véhicules modernes.
Peu à peu, l’adoption des contenants métalliques et plastiques fit disparaître la vannerie de gros. En boulangerie, les plaques et les moules en aluminium supplantèrent les bannetons d’osier.
La généralisation des articles domestiques en plastique et l’importation massive de vanneries étrangères plus concurrentielles ont provoqué le déclin irrémédiable du centre vannier du nord-est de la Seine-et-Marne.
Ces photographies ont été prises en 1991, par l’équipe du musée, lors d’une enquête ethnographique réalisée chez le dernier vannier en exercice de la vallée de Petit-Morin, Gilbert Housseau, agriculteur, osiériculteur et vannier, aujourd’hui à la retraite.
Elles montrent le cycle de culture de l’osier et de sa transformation en matière première pour la vannerie, la fabrication d’un panier à provisions et celle d’une malle des Morins.