Pierre Dumarchey, dit Mac Orlan, est né à Péronne - Somme - le 26 février 1882. Après une jeunesse montmartroise où il tenta vainement de vivre de sa peinture, il partit pour la guerre 1914-1918, puis voyagea beaucoup, engrangeant les nombreux souvenirs qui devaient nourrir son œuvre.
Il fit ses armes de journaliste et plaça ses débuts littéraires sous le signe de l’humour et de l’insolite avec La Maison du retour écœurant, 1912, et Le Rire jaune, 1914, puis donna des récits fantastiques, Le Nègre Léonard et maître Jean Mullin, 1920 ou La Cavalière Elsa, 1921.
Capable d’évoquer avec vivacité un monde cosmopolite et “en marge”, tel La Bandera, 1931, inspirée par la Légion étrangère, Mac Orlan excelle aussi à composer des ouvrages où le réel se mêle à l’imaginaire, où l’aventure surgit dans les rues de Montmartre, de Rouen ou de Brest : Le Quai des Brumes, 1927, Marguerite de la Nuit, 1925 ; les poèmes de L’inflation sentimentale, 1922 et de Simone de Montmartre, 1925.
Cette distinction constante entre l’aventurier “actif” et l’aventurier “passif” - ou littéraire - est explicité dans le Petit Manuel du parfait aventurier, 1920 et 1950, et illustré par les Poésies documentaires complètes, 1954, croquis citadins narquois ou pages hallucinées faisant appel aux cultures oubliées.
Bon nombre de ses poèmes, d’une grande richesse argotique, ont été mis en musique, composant les Chansons pour accordéon, 1953. En 1950, il fut élu à l’Académie Goncourt. Il décède le 27 juin 1970.