Pierre Mac Orlan

Affiche du film La Bandera

Pierre Mac Orlan publia La Bandera en 1931. Julien Duvivier l’adapta au cinéma en 1935 avec Jean Gabin en vedette. Cette affiche date de 1960, quand le film sortit à nouveau sur les écrans.

Il sentait bon le sable chaud…

Mac Orlan s’intéressait à la figure du légionnaire parce que son petit frère Jean, décédé en 1929, s’y était engagé, et parce que le légionnaire était le personnage type figurant la marginalité, l’aventure, le fatalisme.

De février à mars 1930, l’écrivain effectue un reportage en Espagne, au Maroc et en Algérie. Il rassemble ses articles en volume et les publie sous le titre « Légionnaires ». Puis, il compose son roman « La Bandera » qui paraît en 1931.

L’adaptation de Julien Duvivier est tournée en 1935, à partir d’un scénario de Duvivier et Charles Spaak, fidèle au roman. Gabin et Duvivier en avaient acquis les droits.

Mac Orlan part avec l’équipe du tournage en Espagne et au Maroc occidental, puisque l’histoire se passe pendant la guerre du Riff. Des « vrais » légionnaires espagnols sont figurants : ils appartiennent aux troupes du « Tercio », que commandait Franco. Duvivier avait déjà tourné quelques scènes de Maman Colibri à Bon-Saada en 1929, et en 1934, « Golgotha » dans les environs d’Alger. Tous ces éléments contribuent au réalisme des personnages, des situations et des paysages.

Retour sur l’histoire, la vraie.

A sa sortie en salle, le film est dédié « au colonel Franco et aux soldats qui ont donné leur temps dans les montagnes arides d’Haff el Vest ». Devenu politiquement incorrect, ce carton disparaîtra quelques années plus tard.

L’histoire se situe au moment de la guerre du Rif, qui concerna à la fois l’Espagne et la France. En 1921, la tribu des Beni Ouriaghel se soulève sous l’impulsion de Mohamed ben Abdelkrim El Khattabi. L’armée espagnole est mise à en échec à Anoual en juin 1921. Abdelkrim proclame la République rifaine en février 1922. Il sollicite les tribus situées dans les zones du protectorat français mais n’obtient pas les renforts souhaités et subit de nombreuses défaites. Quand Abdelkrim fait reculer les troupes françaises vers Fès et Taza, en avril 1925, le général Lyautey démissionne et rentre en France. Les opérations de pacification sont confiées au général Pétain qui obtient des renforts et contre-attaque. Les Espagnols lui prêtent main forte en réussissant un débarquement à Alhucemas le 8 septembre 1925. Abdelkrim se rend et est exilé sur l’Ile de la Réunion. Il s’évade mais ne réussira jamais à regagner son pays : il meurt au Caire en 1963.