Musée
Un musée, un objet : Coiffe de veuve
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Créé le: - Mis à jour le : , par NR
- Matériau/technique : coton, soie / brodé, plissé, dentelle
- Période d'utilisation : 19ème siècle
- Lieu d'utilisation : Seine-et-Marne, Quincy-Voisins
- N° inventaire : D.MNATP.46.123.16 ; Dépôt du Musée National des Arts et Traditions Populaires - 1995
Coiffe de veuve de Quincy-Voisins.
Coiffe en tulle* de coton rebrodé de plumetis*² et de broderies blanches, volant de dentelle au fuseau orné de plis plats. Un ruban de taffetas de soie est maintenu dans la passe et transparaît sous le tulle brodé. L'ensemble est légèrement empesé.
* Tulle : Tissu très léger, fabriqué avec de fins fils de soie, de coton, etc., formant un réseau de mailles lâches, rondes, carrées ou polygonales.
*² Plumetis : Broderie en relief qui s'exécute sur une étoffe fine, à points serrés, lancés d'un bord à l'autre du motif préalablement bourré, de façon à le recouvrir complètement.
La coiffe a été restaurée en 1995 au MNATP par Eric Pujalet-Plaa.
État avant restauration : L'ensemble est sale et fripé. Des auréoles brunes marquent le tulle. Il s'agit probablement des colorants du ruban de soie noire qui ont dégorgé lors d'un précédent lavage ou d'un mouillage accidentel. Le fond présente des lacunes et des déformations.
Restauration : Un 1er lavage à l'eau écarlate ayant été peu efficace, un lavage à l'eau additionnée de 0,5% de Symperonic a été effectué (les plis pouvaient être maintenus fixes lors du lavage à l'aide d'un fil de coton passé à cet effet puis retiré ensuite). Le fil qui demeure après restauration était, quant à lui, déjà en place.
Pour éviter tout dégorgement, le ruban pris en sandwich dans la passe a été démonté au préalable. Il a été lavé séparément une nouvelle fois à sec. Après séchage le remontage a été réalisé avec un fil de soie beige (fil d'organsin 1 bout). Les lacunes du fond ont été comblées par des pièces de crêpeline de soie à l'aide de points droits et de points de restauration ou bien, quand leur disposition et leur taille le permettaient, au fil de soie seul (i.e. sans crêpeline de doublage). La surface des doublages n'excède pas 10% de la surface du fond. Une mise en forme définitive à fait intervenir la vapeur et la spatule chauffante (pour les plis plats). Les extrémités des rubans des mentonnières (assez peu empesés) ont reçu des points de festons au fil de soie (organsin 1 bout) afin qu'ils ne s'effilochent pas.
Une sous-coiffe de présentation en taffetas de soie noir a été réalisée librement à partir de patrons des autres sous coiffes existantes.
Utilisation : Des coiffes féminines utilisées dans la 2nde moitié du 19ème siècle et jusqu'à la guerre de 1914-1918 constituent la plus grosse partie des pièces de costume conservées dans les collections du MNATP (Pierre-Louis Menon, Zoë Noël-Damiette, Berthe Férandy). Comme partout ailleurs, elles sont distinctes en fonction du sexe, de l'âge, du niveau social, de l'état social (veuvage, mariage), de leur contexte d'utilisation (travail ou fête). L'influence urbaine et donc de la mode du moment s'y décèle sur des éléments préexistants et il ne s'en dégage ni un fort particularisme régional ni une tradition locale du vêtement très affirmée. La fabrication de ces coiffes était généralement un mélange de productions domestique et artisanale. en milieu rural, la matière première produite sur place (laine, chanvre) était filée à domicile et donnée à tisser à un tisserand local. Mais les étoffes (mousseline, tulle, coton) étaient souvent achetées en ville pour être assemblées, cousues, sur mesure et brodées à domicile. Les plis et les effets tuyautés étaient réalisés avec de la fine paille de seigle. Les coiffes pouvaient être aussi achetée en ville chez des modistes ou à des colporteurs de passage : elles étaient alors très marquées par la mode parisienne.