Expositions et ressources
Dominique Genna
Fortement incité par son entourage, Dominique se décide à partir en France métropolitaine en 1990, pour échapper au chômage et à l’absence de débouchés et d’avenir sur l’Ile de la Réunion.
D’autant qu’il n’a pas fait beaucoup d’études. Au moins en France, il peut espérer travailler dans l’administration.
Il emporte avec lui son kayamb, un instrument de musique qu’il a fabriqué, symbole de la lutte des esclaves.
Dès son atterrissage à Orly, les images dorées qui lui ont été présentées par son entourage réunionnais s’estompent : le personnel de l’aéroport ne comporte pas du tout les grandes filles blondes ou rousses montrées à la télévision !
Il travaille d’abord à Calais, comme assistant d’éducation dans une école primaire. Dominique parle créole, ce sont les enfants qui lui apprennent le français. Là, habitent sa petite fille âgée de 10 ans et sa mère.
La mère décide de s’installer peu après en Seine-et-Marne, il les suit pour ne pas abandonner sa fille, en 2004, d’abord à Meaux puis à La Ferté-sous-Jouarre. C’est là aussi qu’il rencontre sa compagne actuelle.
C’est là qu’il rencontre aussi un réseau de nouveaux amis qui l’accueille et lui offre de s’engager dans de nouvelles activités liées au chant. Il décide de fonder une association de promotion de la musique traditionnelle et des instruments de la Réunion.
Il renoue peu à peu avec d’autres racines, celles de son grand oncle musicien, qui lui a appris à fabriquer des instruments. C’est avec cette association qu’il propose également aux jeunes gens issus des milieux réunionnais nés en France de renouer avec des aspects de leur culture insulaire : chants, langue, danses ...
Aujourd’hui, il espère vivement pouvoir parfaire son mariage civil par une cérémonie religieuse dans l’église où il fut enfant de choeur durant ses années d’enfance. Il espère aussi faire venir un jour sa mère pour lui montrer qu’en France tout n’est pas aussi magnifique que l’on s’imagine depuis là-bas...
Quant à revenir s’installer à la Réunion, pas question tant que sa fille est en âge scolaire. Peut-être lorsqu’il prendra se retraite.