Musée

Le jardin

Le musée de la Seine-et-Marne conserve et présente à ses abords, des plantes utiles, autrefois cultivées pour être transformées à des fins domestiques ou artisanales. Il en présente aussi de nouvelles, apparues ou réapparues pour des utilisations écologiques.

Les plantes utiles au musée de la Seine-et-Marne

Le musée présente des plantes traditionnellement cultivées en Seine-et-Marne, sélectionnées et disposées tout autour du bâtiment par Joël Chatain, paysagiste DPLG.

L’objectif est de conserver et de diffuser au public un patrimoine par nature fragile et périssable, de transmettre le savoir-faire de ceux qui produisaient et transformaient ces variétés, de témoigner des formes végétales anciennes et de leurs techniques de plantation.

Le musée fait également une place à des plantes nouvellement ou à nouveau cultivées en Seine-et-Marne : le chanvre et le miscanthus.

L’osier

Une oseraie conservatoire regroupe dix variétés d’osier autrefois couramment cultivées par les vanniers de la vallée du Petit-Morin : ces variétés, aux noms évocateurs de leur aspect, jaune « maraîchère », rouge pêcher, romarin brun ou vert, sang de bœuf, rouge briard… offraient chacune une matière première aux qualités particulières pour la vannerie.

Ainsi le « Rouge briard » était utilisé pour réaliser le
« closin » des paniers ovales, et le « Ferrière », très résistant, servait surtout à la confection des montures, anses et poignées, et des nattes (bordures). Aujourd’hui, ces osiers peuvent être utilisés sous de nouvelles formes ornementales, en haies, en tontine, « en vert » ou comme tuteurs de plantes grimpantes.

A partir de la mi-février, après la taille des brins de l’année précédente, il est possible de récupérer des boutures au musée, et de les planter en terre, les yeux dirigés vers le haut : si la plante ne manque pas d’eau, la culture en est facile.

Les plantes utiles traditionnelles

Devant le musée, sont disposés plusieurs carrés de culture qui sont renouvelés régulièrement. Ces carrés sont entourés de bordures en plessis d’osier réalisées par l’entreprise L’osier du Morin, installée à Verdelot.

Cette entreprise cultive à nouveau de l’osier local et aménage des clôtures dans ce matériau (haie végétale et plessis).

La saponaire

La Saponaire (Saponaria officinalis L.) est une plante vivace dont le nom latin provient de ses vertus officinales et de ses qualités saponines (« saponis » signifie savon). Son usage domestique fut reconnu dès l’Antiquité, notamment pour dégraisser la laine.

Autrefois, on faisait bouillir ses feuilles et ses fleurs ; on brossait notamment avec cette décoction les cols et les manches des vestes de drap et des bleus de travail. Sa racine possède des qualités toniques, dépuratives et dermatologiques. Elle est cependant toxique à forte dose.

Le pastel

Le pastel (Isatis tinctoria L.) est une plante bisannuelle utilisée en teinture, pour l’obtention de l’indigo par broyage de ses feuilles. Elle a fait la fortune du pays toulousain jusqu’au 16ème siècle où elle a été concurrencée par l’indigotier, puis par les colorants de synthèse.

On l’appelle la Guède, en langue d’oïl, dans le nord de la France. Son nom de Pastel, en langue d’oc, provient de la pâte faite avec la pulpe de ses feuilles broyées. On mettait à fermenter cette pulpe dans une cuve ; puis l’étoffe à teindre était plongée dans le liquide fermenté, et y macérait plus ou moins longtemps en fonction de l’intensité du coloris recherché.

L’iris des Jardins

L’iris des Jardins (Iris germanica L.) était autrefois utilisé pour les lessives. Ses racines étaient récoltées après la floraison, nettoyées puis séchées. Coupées en rondelles et déposées avec les cendres dans un sac au fond du cuvier, on les arrosait de l’eau bouillante de la lessive.

En passant et en repassant sur le linge, l’eau, chargée de cette mixture, dissolvait les sels des cendres et diffusait l’essence d’iris qui parfumait la lessive.

L’oseille de « Varreddes »

L’oseille de « Varreddes » (Rumex acetosa L.) faisait partie des plantes maraîchères et condimentaires (carottes, navets, cornichons) cultivées aux alentours de cette commune du nord de la Seine-et-Marne et mises en conserve dans l’usine locale qui fonctionna de 1860 à 1938.

La variété récoltée était l’oseille large de Belleville. Cette usine était proche des conserveries meldoises qui fabriquaient des préparations à base de vinaigre produit à partir du vin des coteaux de la Marne et des Morins, comme la moutarde, dont les graines étaient moulues par des meules spéciales fabriquées à La Ferté-sous-Jouarre.

La rose de Provins

La célèbre Rose de Provins (Rosa gallica officinalis L.), rouge carmin et très parfumée, outre ses qualités ornementales, fut consommée en infusions ou en confiserie, et son essence fut utilisée en pharmacie et en parfumerie.

Cultivée depuis l’Antiquité, elle est à l’origine de nombreuses hybridations. Elle aurait été rapportée du Proche-Orient lors des croisades, mais il est possible que les Maures l’aient introduite par l’Espagne dès le 10ème siècle.

Les nouvelles plantes utiles

L’attention actuelle portée à l’environnement diversifie les cultures locales : ainsi, des plantes sont introduites ou réintroduites comme matériau de dépollution ou d’écoconstruction. Ces plantes sont également retenues pour leur sobriété culturale en eau et en intrants.

Le chanvre

Cultivé traditionnellement comme matériau textile, le chanvre (cannabis sativa, L.) est une plante à racine pivotante pouvant atteindre trois à quatre mètres de haut.

Elle avait disparu de la Seine-et-Marne avant d’y être réintroduite il y a quelques années comme matériau pour l’écoconstruction : c’est en effet un très bon isolant phonique et thermo-hygrométrique. Utilisée comme tête d’assolement, elle structure le sol grâce à une forte puissance racinaire.

C’est une culture de printemps ; sa croissance rapide lui confère par ailleurs un caractère de « plante étouffante » et permet d’éviter l’emploi de pesticides. Elle est peu gourmande en eau.

Le lin

Plante textile traditionnelle, la culture du lin (Linum usitatissimum L.) concurrencée par l’import de coton, décline à partir de 1850. Cultivé principalement en Seine-Maritime, le lin apprécie aussi le climat tempéré, humide et le terroir de la Seine-et-Marne.

Dans un rayon de 15 km autour de Coulommiers, 90 agriculteurs le cultivent actuellement sur des parcelles de 2 ha environ, en collaboration avec un teilleur, dont 70 % de la production est exportée en Chine pour être filée et tissée. Le lin nécessite peu d'engrais et de produits phytosanitaires. Il est aussi utilisé pour les paillages et les litières.

Le miscanthus

Le miscanthus, (Miscanthus giganteus) est une graminée vivace originaire d’Asie. Cette plante produit beaucoup de biomasse et elle est économe en intrants.

Sa productivité exceptionnelle est due à son métabolisme photosynthétique particulier, que partagent également d’autres plantes d’origine tropicale : maïs, canne à sucre, sorgho.

Grâce à ce métabolisme, la plante est plus efficace dans la captation du gaz carbonique et dans la transformation de ce gaz carbonique en matière organique.

Le miscanthus nous est offert par la société Phytorestore, spécialisée dans les jardins filtrants® et la dépollution par les plantes.

Le jardin pédagogique

Jardin pédagogique permaculturel

Le jardin est situé au 2 passage Guibert en face du musée.
Cette parcelle de 1000m2 est ouverte au public dans le cadre des activités du musée (animations famille, jeune public, scolaire, visites guidées, spectacles, stages) sur réservation,depuis février 2018.

Complémentaire aux collections agricoles du musée, le jardin pédagogique du musée a pour vocation d’apporter des clés de compréhension des mécanismes du vivant et de la production alimentaire à l’échelle familiale.
Il constitue un précieux outil d’éducation à l’environnement pour tous et un lieu propice aux manifestations artistiques en plein air ; il est divisé en différentes zones :

  • un espace potager qui sert de lieu d'expérimentation sur les modes de culture, légumes, plantes aromatiques et médicinales côtoient les arbres fruitiers.
  • un espace plus sauvage délimité par de grands arbres, qui abrite notamment des ruches et une mare.
  • une vaste aire sous un chêne centenaire qui appelle à la détente et au divertissement.

Fondé sur la démarche résiliente de l’agro-écologie, le jardin possède plusieurs équipements (compost, récupérateur d’eau, serre, refuges à faune) en vue de développer un système autosuffisant. Le projet du jardin est amené à évoluer en fonction des besoins pédagogiques et des collaborations avec les visiteurs du Musée et ses partenaires : création d’une mare, réalisation d’une haie losangée en osier, construction d’un abri pour accueillir des ateliers pédagogiques etc.
Renseignements et tarifs à l’accueil du Musée.

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