L'intérêt de Pierre Mac Orlan pour la littérature sportive.
Qu'ils soient dramaturges, poètes ou romanciers, les écrivains ont toujours accompagné le phénomène sportif et participé à la construction d'un genre singulier. "Littérature sportive", "littérature à thème sportif", "littérature du sport", bien des formules ont été utilisées pour identifier cette tendance, qui s'est dessinée à la Belle Époque et qui connut, grâce au souffle olympique de 1924 un dynamisme sans précédent. Une tendance qui a traversé les décennies et trouve aujourd'hui de nouvelles perspectives notamment à l'approche des Jeux de Paris 2024.
L'Association des Écrivains Sportifs, qui a fêté ses 90 ans d'existence en 2021 sur le lieu même de sa naissance à l'hôtel Massa, en a été une observatrice privilégiée. Or, parmi ses membres fondateurs, ceux qui se sont réunis à l'Hôtel des Gens de Lettre pour l'assemblée constitutive le 17 juillet 1931, se trouvait un certain Pierre Mac Orlan.
Il faut dire que l'auteur du Quai des Brumes, qui avait découvert à la fin du 19ème siècle le rugby, un des sports modernes venus d'Angleterre, s'enthousiasma très tôt pour le sport d'équipe, son esthétisme, ses tenues colorées et le fit briller de la plus belle des manières dans ses textes.
Pour mieux comprendre les liens qui unirent Pierre Mac Orlan à la littérature sportive en général et à l'Association des Écrivains Sportifs en particulier, il faut revenir à la période de rupture qui s'ouvrit après la Grande Guerre. Une période où les jeunes écrivains sportifs souhaitèrent raviver la flamme des camaraderies sportives lycéennes et retrouver la solidarité éprouvée dans les tranchées.
Thomas Bauer est Maître de conférences à l'université de Limoges et président de l'Association des Écrivains Sportifs. Son travail porte sur l'histoire du sport et de la littérature.