Expositions et ressources

Moïse Ndoumbe

Moïse, 59 ans, est né au Cameroun. Il nous raconte l'histoire de ses parents et la sienne.

Moïse NDOUMBE, 59 ans, Camerounais d’origine

Né au Cameroun

Moïse est né à Douala, troisième enfant d’une fratrie de cinq. En 1974, son père l’emmène à l’aéroport sans le prévenir, embarquement immédiat pour Paris, avec pour objectif de faire des études et de travailler.

À l’époque, la France forme les médecins camerounais et son père, médecin lui-même a bénéficié de cette disposition. Arrivé en plein hiver, il est accueilli par un correspondant de son père, ancien camarade de la faculté, qui l’héberge dans sa famille et lui trouve un emploi de préparateur de commandes à Viniprix à Rungis.

Muté dans la même entreprise su siège de Charenton, il y monte le service informatique dont ce sont les balbutiements.

Après Viniprix

Fini les études de médecine. Viniprix disparaît, racheté par Nicolas. Il trouve à s’embaucher à la Boston Bank, sur les Champs-Élysées. L’homme vit successivement dans une chambre de bonne de la rue de la Chine, dans le 20e arrondissement puis déménage pour la rue de Flandres, dans l’arrondissement voisin et se marie avec une Camerounaise à la marie du 19e.

En 1979, il décide de repartir au Cameroun d’abord pour monter une agence de la Boston Bank. Puis, avec l’aide d’un de ses oncles, il entre à la communauté urbaine de la ville d’où il démissionne rapidement. Il reste 4 ans au chômage.

Le pays est en crise, les salaires ne sont pas versés, les caisses de retraite régulièrement vidées.

Retour en France

En 2002, il se décide à repartir pour la France. Toute sa famille y habite maintenant, son grand frère y est médecin. La première chose qu’il fait est de renouveler ses papiers mais la situation a changé : sa régularisation prend du temps et la naturalisation pour laquelle il opte n’est plus évidente.

Il se lance alors dans la création d’une usine de nettoyage dont il rend toute la famille actionnaire. Aujourd’hui, sa fille, aujourd’hui âgée de 20 ans étudie à l’université n’est jamais allée au Cameroun et ne connaît rien du pays de son père. Sans doute demandera-t-elle bientôt sa naturalisation.

Lui est très impliqué dans le fonctionnement et l’administration de la MJC de Noisiel à laquelle il consacre une part de son temps libre.