Comme l’indique ce surnom infligé au film par un critique de l’époque, Marguerite de la nuit ne fut pas bien accueilli à sa sortie.
Ce seul film en couleur qui clôt le « parcours cinématographique » de Pierre Mac Orlan, fait curieusement écho à celui qui l’inaugure : « L’Inhumaine » de Marcel L’Herbier. On y retrouve l’un de ses décorateurs, Claude Autant-Lara, devenu entre temps réalisateur.
On y retrouve aussi l’époque à laquelle se situe l’histoire, les années 1920. Sans doute y a-t-il dans les décors spectaculaires commandés à Max Douy une intention de retrouver l’atmosphère fantastique du film de Marcel L’Herbier.
Mais la couleur écrasante du technicolor confère une atmosphère artificielle assumée à ce film symboliste très étrange, aux décors factices : une sorte de volonté de retour à l’expressionnisme tant chéri par Mac Orlan, par un réalisateur formé aux arts décoratifs et qui fit ses gammes dans les années 1920, précisément aux côtés de Marcel L’Herbier, son maître.